ADULTES

par Antoine Nouis; 9 mai 2021

Au printemps dernier, j’ai écrit une série de 7 articles autour de la question : Le Covid est-il une punition de Dieu ? Ce qui était sous-entendu derrière la question est que la santé est l’état normal et que la maladie et les épidémies sont des exceptions dont il faudrait trouver la raison. Alors on accuse, Dieu, les Chinois, la mondialisation, la crise écologique…

Et si on pensait autrement ?

Dans ses Antimémoires André Malraux écrit que, si le mal est une question pour les croyants, pour les non-croyants comme lui c’est le bien qui est une énigme. En prenant l’exemple des femmes polonaises qui, pendant la guerre, allaient dans la forêt où leurs maris travaillaient dans les camps soviétiques afin de leur apporter de la nourriture qu’elles cachaient dans leur corsage, il écrit : « S’il est vrai que, pour un esprit religieux, les camps, comme le supplice d’un enfant innocent par une brute, posent la suprême énigme, il est aussi vrai que, pour un esprit agnostique, la même énigme surgit avec le premier acte de pitié, d’héroïsme ou d’amour. »

Plutôt que de chercher Dieu dans les causes du Covid, pourquoi ne pas le voir dans les solutions ?

Je vois Dieu dans le dévouement incroyable des soignants, et je pense aux médecins, aux infirmières, aux aides-soignantes, aux femmes de salles, aux agents funéraires….

Je vois Dieu dans une société qui a été capable d’arrêter son économie pour protéger ses anciens et éviter qu’un seul malade ne puisse pas être pris en charge médicalement.

Je vois Dieu dans le génie de l’humain qui a été capable de produire à des centaines de millions d’exemplaires des vaccins contre un virus en à peine dix-huit mois.

Je vois Dieu dans les élans de générosité des hommes et des femmes qui ont fourni des repas aux étudiants, qui sont allés au-devant des isolés, qui ont cherché des solutions dans des nouvelles associations.

Je vois Dieu dans l’imagination dont ont su faire preuve, les entreprises, les associations et les Églises pour inventer de nouvelles formules afin de répondre aux contraintes des différents confinements.

L’histoire n’est pas terminée et il est possible que l’épidémie redémarre avec de nouveaux variants, mais ce que j’ai vu de l’humain ces derniers mois me laisse penser que nos sociétés sauront répondre à ces nouveaux défis.

par Antoine Nouis (nov 2020)

La vie m’a appris à me méfier des grandes passions radicales et l’actualité nous rappelle que les hommes qui sont fous de Dieu peuvent être conduits à des actes radicaux, parfois violents, qui sont en tout point contraires à la foi qu’ils professent.

Dans l’hymne à l’amour de l’épitre aux Corinthiens, Paul fustige l’attitude radicale de ceux qui savent tout, qui connaissent tout et qui s’engagent totalement, mais à qui il manque la petite bonté d’un amour qui espère et qui supporte tout.

Pour évoquer cette petite bonté, un commentaire rabbinique raconte que le peuple d’Israël a été libéré de l’Égypte et conduit par Moïse grâce aux mérites d’Abraham. Les sages se sont demandé quel acte d’Abraham a pu être suffisamment puissant pour susciter la libération de l’esclavage ?

– Est-ce parce qu’il a quitté le pays des idoles pour obéir à une parole de Dieu ? Non.

– Est-ce parce qu’il a intercédé pour Sodome, la ville dévoyée ? Non plus.

– Alors peut-être parce qu’il était prêt à sacrifier son fils unique, Isaac ? Pas plus.

L’acte le plus méritant d’Abraham, c’est quand il a invité sous sa tente trois étrangers de passage aux chênes de Mamré. On peut se demander en quoi cet acte, qui est un simple geste d’hospitalité commun dans le monde des nomades, est aussi méritant ? La réponse est que c’est justement dans l’ordinaire que se jouent la vérité et la profondeur de la foi d’Abraham.

La période de confinement que nous traversons est plus difficile pour beaucoup que le confinement du printemps dernier. La lassitude, le manque de perspective, le sentiment de déjà-vu, la fatigue de l’hiver… tous ces éléments se conjuguent pour rendre cette nouvelle épreuve plus douloureuse.

C’est alors qu’il est important de surtout ne pas négliger la petite bonté. La petite bonté, c’est la visite à la voisine , le coup de fil quotidien à un ami, le coup de main, le sourire, la simple présence… La petite bonté qui est une façon de dire : « tu n’es pas seul, ensemble on y arrivera, ce n’est pas un petit covid qui va arriver à bout de notre désir de vie. »

La petite bonté ne fait pas de bruit, mais devant Dieu, elle est éternelle.

(de Christelle Bankolé, en partenariat avec le SEL France)

Meilleur étudiant «handicapé visuel» du Burkina Faso en pleine pandémie de Covid-19, Kader Ilboudo reçoit le «Prix Président» à seulement treize ans. Il doit sa récompense à sa persévérance et au soutien du programme de parrainage d’enfants de Compassion, partenaire du SEL en France.

C’est dans un bidonville de Ouagadougou que naît Kader, élevé par Florence, une mère célibataire abandonnée par son mari. Elle travaille comme femme de ménage en ville et peine à joindre les deux bouts. Lorsqu’une maladie grave affecte la vue de son petit garçon, impuissante, Florence ne peut lui offrir les soins médicaux nécessaires.

Soutenu, encouragé et entouré

«Je me sentais désespérée devant les difficultés rencontrées dès son plus jeune âge», raconte Florence. «J’ai cru qu’il ne pourrait jamais aller à l’école ni jouer avec ses amis.» Il n’a que cinq ans lorsqu’il perd la vue. Mais c’était sans compter l’inscription de Kader à un programme de parrainage d’enfants, proposé par l’organisation chrétienne Compassion. En 2016, l’enfant de huit ans accède enfin à des soins de santé, va à l’école et suit les activités d’un centre de développement de l’enfant. Selon l’UNESCO, plus de 32 millions d’enfants handicapés dans le monde sont privés d’éducation, soit près d’un tiers d’enfants non scolarisés (selon le dernier rapport de 2016).
Grâce au partenariat de son centre d’accueil avec l’école des aveugles, Kader profite d’une éducation de qualité et fournit d’excellents résultats. «Il est non seulement le meilleur, mais c’est aussi le genre d’élève à aider ses camarades à faire leurs devoirs», témoigne l’un de ses professeurs. En intégrant un pensionnat pour enfants malvoyants, Kader trouve une famille qui le parraine. Il progresse et apprend à surmonter son handicap. « Aujourd’hui je suis heureux: je peux lire et écrire en braille, l’histoire et la géographie notamment, mes matières préférées. En apprenant des événements passés, je comprends mieux le présent et peux préparer l’avenir », raconte-t-il.

La persévérance a payé !

En 2020, le Covid a perturbé - comme partout - la scolarité des enfants burkinabés.

Pâques, le jour d’après

par Frédéric de Coninck le 5 avril 2021, sur son blog Tendances, Espérance

En vivant, pour la deuxième année de suite, la fête de Pâques en situation de confinement (même si j’ai pu aller, cette fois-ci, dans un lieu de culte) j’ai relu ce que j’avais écrit l’an dernier au moment de Pâques. Mon état d’esprit était différent. J’étais, comme la plupart des gens, à ce moment-là, en suspens, sans trop savoir ce qui allait se passer par la suite. Aujourd’hui, il m’est un peu plus facile d’imaginer ce qui va se passer dans les mois à venir, même si je me suis habitué aux surprises, bonnes et mauvaises, qui ont marqué les péripéties de cette épidémie. Au nombre des bonnes surprises, il faut quand même rappeler que presque personne n’imaginait, il y a un an, que nous aurions des vaccins efficaces aussi vite. Entre temps, c’est plutôt la résistance à l’usure qui a structuré et structure encore notre vie de tous les jours.

Et finalement, alors que tout le monde glosait, il y a un an, sur le monde d’après, c’est maintenant que je me sens capable de parler de l’après-coup. On a eu, entre temps, l’occasion de voir que le rêve d’un bouleversement total de nos choix de vie, suite à quelques mois d’épidémie, était une chimère. Pourtant nous avons reçu des coups et nous encaissons encore, tous les jours, des contraintes et des désagréments, quand encore nous n’apprenons pas qu’une de nos connaissances est tombée gravement malade. Donc, s’il faut parler de l’après, je pense à l’après-coup.

Et certes, une chose reste et, à mon avis, restera pendant un certain temps : c’est la perception collective de notre vulnérabilité.

Alors, j’ai eu envie de relire, cette année, l’événement de Pâques comme une histoire d’après-coup.

Le chemin d’Emmaüs, une histoire d’après-coup

La louange

La louange

Par Noemi STEFFEN Publié 13 mars 2021  Dans Christ Seul

QU’EST-CE QUE LA LOUANGE ?

D’après la Bible, louer Dieu revient aussi à proclamer les hauts faits de l’éternel parmi les autres peuples comme on peut le voir dans 1 Chroniques 16.8 : « Louez l’Éternel, invoquez son nom ! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits ! » Plusieurs psaumes nous exhortent à louer Dieu pour les prodiges qu’il accomplit. La louange est aussi considérée comme un sacrifice : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. » (Hé 13.15). On peut remarquer le terme « sans cesse ». Nous sommes encouragés à offrir des louanges à Dieu continuellement.

LA LOUANGE À L’ÉGLISE

À l’église, nous avons des temps consacrés à la louange, souvent au travers de chants. La louange nous fait du bien car elle nous encourage dans notre vie de foi : « Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu as délié mon sac, et tu m’as ceint de joie, afin que mon cœur te chante et ne soit pas muet. Éternel, mon Dieu ! Je te louerai toujours. » (Ps 30.11-12). Parfois, lorsque je chante, je me demande si je suis vraiment en train de rendre hommage à Dieu ou si je ne chante pas juste pour le plaisir de chanter. Je devrais voir ce temps comme un moment privilégié avec Dieu, où je peux proclamer tous ses bienfaits et exprimer toute ma reconnaissance et bien sûr mon amour pour Lui. Mais parfois, les paroles de certains chants sont tournées vers moi-même, cherchant à faire du bien à mon ego plutôt que de vraiment honorer Dieu. Je pense qu’il est important de faire attention aux paroles des chants (je ne veux pas faire un débat sur les paroles de certains cantiques). Il y a un danger à être égoïste lors de ces moments ou à chanter en se laissant emporter par la beauté de la musique, sans prêter attention au sens des paroles. Il est écrit dans Esaïe 29.13 : « Le Seigneur dit : Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine. » Ne louons pas Dieu juste par tradition. Louons-le de tout notre cœur, avec des paroles qui lui rendent vraiment hommage et qui expriment notre amour pour Lui avec authenticité. En effet, notre vie entière doit être une louange à Dieu.

LA LOUANGE AU QUOTIDIEN

« Que ma bouche soit remplie de tes louanges, que chaque jour elle dise ta beauté ! » Psaume 71.8.

Comment est-ce possible de rendre sans cesse louange à Dieu lorsque nous sommes en cours, au travail ou lorsque nous accomplissons des tâches quotidiennes à la maison ?…

Nous pouvons, et nous devons, rendre hommage à Dieu au travail, dans notre famille, dans nos relations avec nos voisins et nos amis… En effet, nous sommes invités à être reconnaissants envers notre Père, à témoigner des bienfaits de Dieu auprès des autres au travail ou dans le voisinage grâce à notre façon d’être. Ainsi, Paul nous encourage à être des sacrifices vivants : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » Romains 12.1.

Les choix que nous faisons, la façon dont nous regardons les autres doivent être des actes qui honorent Dieu. Cela n’a donc pas de sens de ne pas avoir une vie soumise à Dieu et de louer Dieu à travers des chants le dimanche matin comme nous l’avons lu dans le verset d’Esaïe.

D’AUTRES FAÇONS DE LOUER DIEU

Tu n’es pas doué en musique, et pourtant tu voudrais exprimer ton amour et ta reconnaissance à Dieu ? Comme nous l’avons vu, ta vie entière est une louange à Dieu grâce à un cœur sincère. Et puis, il existe plusieurs façons de louer Dieu : le dessin, la danse, la poésie, la photographie… Après tout, Dieu nous a tous faits avec des dons différents.

 

Par Frédéric de Coninck

Le cycliste hollandais Tom Dumoulin, au palmarès flatteur (il a gagné le tour d’Italie et le championnat du monde du contre la montre, par exemple), vient de provoquer un coup de tonnerre dans le milieu sportif, en annonçant qu’il souhaitait interrompre sa carrière (au moins provisoirement). Il veut prendre du recul et voir s’il a envie de continuer son métier de cycliste professionnel.
Ses motivations m’ont impressionné. Elle rejoignent, en effet, des questions profondes et récurrentes que, me semble-t-il, beaucoup de salariés se posent aujourd’hui. Il s’en est expliqué dans une interview vidéo que vous pouvez regarder (en hollandais sous-titré en anglais) sur Youtube.

Il vaut la peine de la citer un peu longuement, en version française : « Je sens depuis un bon moment, des mois peut-êre, un an en fait, qu’il m’est très difficile de savoir comment trouver mon chemin en tant que « Tom Dumoulin le cycliste ». Avec la pression qui est là, avec les attentes des différentes parties, je cherche simplement à très bien faire. Je veux que l’équipe soit heureuse avec moi. Je veux que les sponsors soient heureux. Je veux que ma femme et ma famille soient heureuses. Donc je veux bien faire, pour plus ou moins tout le monde, y compris mes coéquipiers. Mais, de ce fait, je me suis un peu oublié l’année passée. Qu’est-ce que je veux ? Que veut faire l’homme Tom Dumoulin de sa vie en ce moment ? C’est une question qui bouillonne profondément en mois depuis ces derniers mois. Je n’ai pas le temps de répondre à cette question, parce que la vie en tant que cycliste professionnel continue. On est dans un train express, on va au prochain camp d’entraînement, à la prochaine course, on vise les prochains objectifs. Mais la question reste là, et je n’ai pas le temps d’y répondre. [ …]. Et maintenant j’ai le sentiment que je ne sais plus quoi faire. Et que je continue à laisser les autres répondre à cette question, juste pour faire ce que tout le monde attend de moi. […] C’est pourquoi je vais faire une pause un moment. […] J’ai pris la décision hier. L’équipe me soutient dans cette démarche et ça fait vraiment du bien. C’est vraiment comme si un sac à dos d’une centaine de kilos avait glissé de mes épaules. Je me suis immédiatement réveillé heureux. Ça fait tellement de bien d’avoir finalement pris cette décision de prendre un peu de temps pour moi. »

Cette perte du sens, du travail que l’on fait, parce que l’on est sans cesse soumis aux injonctions et aux attentes des autres, au point de perdre pied soi-même, est une plaie de beaucoup de situations de travail, aujourd’hui. J’ai souvent entendu des personnes exprimer des questions et des souffrances du même ordre, dans des métiers divers et à des âges variés.

On pourrait penser qu’un sportif cherche, d’abord, à accomplir une performance, la meilleure possible, en se centrant, avant tout, sur ses capacités physiques. Mais il n’en est rien. Dans la suite de l’interview, Tom Dumoulin montre parfaitement l’engrenage dans lequel il s’est trouvé pris : « Je suis devenu Tom Dumoulin, « le grand cycliste néerlandais » et je suis censé le rester. Les gens autour de moi, mes proches, l’équipe et même moi, tout le monde a beaucoup d’attentes à cause de cette image. J’étais habitué, auparavant, à ne gérer que mes propres attentes. Et en tant qu’athlète de haut niveau, vos propres attentes sont déjà très difficiles à gérer. Vous êtes impatient et cela, en soi, peut déjà être stressant. Quand d’autres personnes attendent aussi beaucoup de vous, c’est facile de dire : « ne t’occupe pas de cela, ça ne les regarde pas ». C’est facile à dire, mais plus difficile à faire que je ne le pensais. »

S’épuiser dans la quête du regard des autres

Le sport, il est vrai, est un spectacle, et les champions sont soumis aux mêmes contraintes que dans le show-business. Il faut qu’ils tiennent leur rôle. Mais cette dépendance à l’égard du regard des autres, des commentaires qu’ils font, des images qu’ils vous collent à la peau, est répandue bien au-delà des métiers du spectacle. Il faut bien faire, il faut faire bonne figure, il faut se montrer « dans le coup », être « performant », rester au niveau, etc. Mais tout cela conduit-il à faire ce qui a le plus de sens pour soi-même ? En général, non : on fait face à la situation, mais on ne donne pas ce qui fait vraiment la spécificité de sa personne.

Par ans Christ Seul

 

DE QUOI PARLE-T-ON  ?

Quand on parle de bioéthique, on parle très souvent de décisions médicales, mais dont l’enjeu dépasse la médecine, car elles impliquent la vie ou la mort d’un être humain : décisions de mettre fin à la vie d’un enfant avant sa naissance, parce qu’il est handicapé ou juste malvenu, d’arrêter un traitement vital pour une personne atteinte de lésions cérébrales irréversibles, etc. Si ces situations ont été créées par les progrès de la médecine, ces choix éthiques dépendent de la considération accordée aux plus vulnérables et du soutien que trouvent, ou pas, dans notre société les personnes confrontées à ces situations. Mais la bioéthique ne concerne pas que des situations extrêmes de début ou de fin de vie.

Prenons l’exemple du vaccin anti-Covid. On peut le faire passer par une grille d’analyse classique en bioéthique. Pour l’administrer veille-t-on au respect du consentement du patient ? Ce principe de respect de l’autonomie de décision du patient, fondamental en bioéthique, est issu de la condamnation des expériences des médecins nazis sur les détenus. Respecte-t-on les principes de non-malfaisance et de bienfaisance médicale par des essais cliniques s’assurant que le vaccin n’est pas nocif pour la santé et que le patient en tirera un bénéfice réel ? Enfin, principe de justice : ce vaccin sera-t-il accessible, dans la mesure du possible, à tous ceux qui en ont besoin ? Ces principes bioéthiques sont beaux et bons mais comment s’assurer qu’une personne démente en EHPAD soit respectée dans sa dignité de consentir ou non à la vaccination ? C’est possible uniquement dans une relation de confiance soignant/patient, mais aussi dans un cadre institutionnel qui valorise cette relation, au lieu de réduire le soin à une question de technique, de coût financier et… de prévention des poursuites judiciaires ! Pour penser cette relation de confiance, des éthiciens ont emprunté à la Bible la notion d’alliance pour forger le beau concept « d’alliance thérapeutique ».

POURQUOI LES CHRÉTIENS DEVRAIENT-ILS SE PRÉOCCUPER DE BIOÉTHIQUE ?

Parce que les idées sont comme des virus ! Certaines rendent la société malade : des personnes ne seraient plus dignes de vivre, chacun pour soi et la biomédecine pour tous, j’ai droit à un enfant comme je veux, etc. Les chrétiens devraient réagir à ces idées folles comme un système immunitaire. Mais on peut distinguer les niveaux. Le premier, c’est d’agir avec amour face au prochain vulnérable que Dieu met sur notre route. Cependant, nous pouvons parfois nous sentir dépassés par certaines situations de détresse, nous pouvons alors légitimement passer le relais à des institutions. Mais assurons-nous qu’elles prennent effectivement soin de la personne et la respectent.

Et puis, il y a l’amour du prochain au niveau social, qu’on pourrait nommer « justice ». Il faut oser dire qu’une Procréation médicalement assistée (PMA) qui prive délibérément un enfant de père est une injustice. Témoignons que la vie n’est pas un projet mais un don de Dieu. Sur la fin de vie, beaucoup, par peur et ignorance, ont un avis tranché, « yaka débrancher ». Évitons de parler à la place de ceux qui souffrent, écoutons et proposons respectueusement des solutions qui soulagent, un soutien personnel, une information qui aide : « Savez-vous qu’une équipe de soins palliatifs peut venir à domicile ? » Le niveau politique : écrire à son député, s’engager dans une association comme le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine.

Alors c’est vrai, nous pouvons être découragés par l’évolution des mœurs et de la législation qui s’éloignent de plus en plus des valeurs chrétiennes, nous dire que ces questions sont compliquées (c’est vrai, mais on peut se former !) et être tentés par le repli, nous croyant à l’abri dans nos Églises… Erreur et faute. Erreur : pensons à nos enfants, ils ne sont pas immunisés contre ces idées folles… et nous-mêmes d’ailleurs ? Faute : qui plaidera pour les plus faibles si les chrétiens se taisent ?

Chrétien, lève-toi ! « Défends la vérité, la douceur et la justice ! » Psaume 45.4

LUC OLEKHNOVITCH

Vivre le culte (même en ligne) de tout mon être

Vivre l’Eglise en ligne, c’est facile et difficile en même temps ! Il suffit de s’installer sur son canapé et d’allumer l’ordinateur. Mais comment prévenir la passivité et le désengagement ? Certes ce problème était présent bien avant la Covid, mais c’est l’occasion de changer ses habitudes à long terme.

« De tout mon être » qu’est-ce que cela signifie ? L’être humain est corps, âme et esprit. L’âme est elle-même partagée en trois : l’intellect, la volonté et les émotions. Jésus déclare en Marc 12, 30 que le premier commandement est d’aimer Dieu de tout notre cœur (émotion), de toute notre âme (volonté), de toute notre pensée (intellect) et de toute notre force (corps). Dieu a créé l’être humain entier et l’aime entièrement. Il nous demande donc de l’aimer de tout notre être aussi. Si tel est le cas, pourquoi donc est-ce que nos prédications ne s’adressent-elles qu’à l’intellect ? Pourquoi l’Eglise a-t-elle aussi peur des émotions ?

Aimer Dieu en étant entier

Quand une prédication ne s’adresse qu’à l’intellect, l’Eglise apprendra à connaître et à aimer Dieu de manière intellectuelle (de toute sa pensée), mais ce n’est qu’un quart de l’équation ! Si Dieu nous a créés en entier nous lui appartenons en entier. Et si nous nous retenons d’utiliser tout notre corps et nos émotions pour exprimer notre amour et notre louange, ne privons-nous pas Dieu de ce qui lui est dû ? Nous n’accomplirons jamais le premier commandement si nous n’utilisons que notre intellect pour connaître et louer Dieu.

De toute ton âme

Aimer Dieu avec notre volonté est aussi simple que d’arriver à l’heure à l’Eglise ou allumer son ordinateur à temps. C’est dire à Dieu « j’ai envie d’être ici et de te rencontrer ». Mais l’Eglise, de son côté, se doit de créer une culture et une atmosphère de liberté. Là où l’on n’est pas à l’aise, il est difficile de vouloir ou pouvoir louer Dieu : un principe qui s’applique de la décoration à l’éclairage, en passant par le contenu du culte. L’Eglise doit offrir un espace sûr, sans jugement, où chacun sait qu’il peut s’exprimer sans craindre le regard des autres. L’avantage des cultes en ligne : on est à la maison – c’est donc un lieu sûr !

Il est également nécessaire d’établir des amitiés dans l’Eglise qui vont au-delà du dimanche. Il est possible d’organiser des soirées jeux, des agapes, des weekends, etc. Pendant la pandémie, ne restons pas seuls pour visionner le culte ! Transformons ce moment en événement et célébrons-le avec une ou deux autres personnes.

De tout ton cœur

"Le discours de Donald Trump - mélange de paranoïa et de perversion - est profondément régressif. C’est pourtant cela qui séduit autant de monde et me rend perplexe". Point de vue du sociologue Frédéric de Coninck.

Il est clair que le cas de Donald Trump relève de la maladie mentale. Plusieurs spécialistes, ayant pignon sur rue, ont tenté un diagnostic, forcément arbitraire, du fait qu’il ne repose pas sur des entretiens cliniques. A titre personnel, j’hésite entre la paranoïa (Trump croit à son discours) ou la perversion (Trump prend plaisir à jouer, en connaissance de cause, avec la loi). Les péripéties qui marquent la fin de sa présidence ont, en tout cas, porté ses symptômes à l’incandescence. Mais, au fond, l’essentiel de ma perplexité est ailleurs : qu’un homme malade déraille est assez courant, mais qu’autant de personnes le suivent, l’adorent et le soutiennent est plus perturbant.

Les charmes de la régression

Ce qui m’apparaît finalement est que le discours de Donald Trump est profondément régressif et que c’est cela qui séduit autant de monde. Si on parvient à faire abstraction du fait que les enjeux pour la démocratie sont sévères, on se rend compte que le déni de Trump, par rapport à sa défaite, est du niveau d’une cour d’école primaire : « ils » disent que j’ai perdu, mais, en fait j’ai gagné ; « ils » ont triché ; on va recommencer la partie et je vais gagner ; etc.

Cela rejoint la difficulté de chacun de nous à faire face aux difficultés de la vie. Changer une réalité pénible d’un coup de baguette magique, cela fait envie. Il est bien confortable d’imaginer des « solutions » simples à des problèmes complexes, sans se préoccuper de les mettre en œuvre. Bref, c’est tout ce que représente être adulte qui est sans cesse sous la menace de nos pulsions pour la régression. Le discours populiste utilise, on s’en rend compte, ce ressort sans retenue. Et Trump, dans ce genre, restera un virtuose.

Parmi les suiveurs de Trump, qui se laissent aller, à sa suite, à prendre leurs désirs pour des réalités il ne faut pas croire qu’il n’y a que des personnes socialement en difficulté. Il y a aussi des individus formatés par la société de consommation, qui pensent que tout désir peut se monnayer. D’autres ont pris l’habitude d’utiliser une arme pour couper court aux discussions et aux remises en question. D’autres encore confondent Dieu avec un pourvoyeur de solutions rapides. Voilà le tableau d’une Amérique qui nous sidère, mais qui n’est pas si éloignée de tendances identifiables en Europe, également.

Et, ne le négligeons pas, la confusion entre foi et régression nous guette toujours.

La blessure infligée par Jésus à beaucoup de ses suiveurs, après la multiplication des pains

C’est là qu’une scène de l’évangile de Jean me revient en mémoire. André Neher avait déjà noté que la vie au désert, suite à la sortie d’Egypte, telle que rapportée dans la Torah, était l’occasion de multiples régressions : le peuple « murmure » contre ses leaders, mais il ne parle pas vraiment et il passe son temps à vouloir manger ou boire sans effort. Or Jean rapproche explicitement cette vie au désert, la quête de la manne et l’épisode de la multiplication des pains.

Et, voici que le jour suivant cette multiplication, la foule retrouve Jésus et que les paroles de Jésus sont plutôt réfrigérantes : « ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé des pains à satiété » (Jn 6.26). C’est ensuite l’occasion d’un échange plutôt tendu avec une partie de la foule. Beaucoup sont déçus et s’écartent. Ils étaient prêts à faire de Jésus leur roi, mais s’il se lance dans de telles complications c’est moins séduisant. Le passage culmine, malgré tout, dans la confession de Pierre : « à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle » (Jn 6.68). Mais précisément, cet acte de foi se construit sur autre chose qu’une satiété vite obtenue et vite consommée.

Heureusement, beaucoup de gens sont convaincus que la lucidité face à la vie et à ses difficultés, est une meilleure option que de se replier dans le cocon de ses illusions. Mais il n’en reste pas moins que des leaders comme Trump sont d’autant plus affolants qu’ils nous rappellent la part d’ombre qui sommeille toujours en nous et qui est prête, à tout moment, à se réveiller et à nous faire plonger dans les ténèbres du déni, du repli sur soi et de l’infantilisation.

https://societeesperance.home.blog/

 

Être disciples de Jésus par temps troublé

Nous n’avions pas imaginé qu’à notre arrivée au Centre Mennonite de Paris en décembre 2019 allait s’ouvrir une période aussi turbulente pour le monde entier. Nos premiers mois ont été marqués par des grèves de transports en commun, des manifestations de gilets jaunes et le confinement. Bienvenue en France !

En tant qu’immigrés nouvellement arrivés des USA, nous vivons une période d’adaptation qui, inévitablement, suscite des réflexions. Nous aimerions en partager certaines avec vous.

LE MOUVEMENT BLACK LIVES MATTER

Même s’il existe des différences énormes entre la violence policière en France et celle aux USA – dont l’histoire particulière des communautés noires américaines, l’esclavage et la colonisation – la mort de George Floyd a enflammé quelque chose de profondément ancré dans l’esprit de communautés souvent marginalisées. Ceux qui ressentent ces événements le plus intensément nous appellent à les écouter, à prendre leurs vécus au sérieux. Ils nous rappellent leur douleur profonde, un amalgame de rage, de désespoir et d’épuisement dans la lutte pour la justice, la paix et la dignité humaine.

UNE ÉPIDÉMIE SOCIALEMENT INÉGALITAIRE

La pandémie est révélatrice et nous touche de différentes manières. Même si les études sont contestées, certaines données sont concluantes. En France, les immigrés non européens sont en première ligne. La hausse de la mortalité a été plus forte parmi les personnes originaires d’Afrique ou d’Asie. De plus, l’environnement des personnes – et en particulier les conditions de logement, la densité de peuplement des quartiers, les moyens de transport utilisés ou le métier exercé – a joué un rôle important dans l’ampleur des effets. Enfin, l’ensemble des indices montre que le confinement a profité aux plus riches tout en dégradant la situation des plus pauvres.

« RECHERCHEZ LE BIEN DE LA VILLE »

Cette exhortation du prophète Jérémie (Jr 29.7) est l’un des versets qui nous guident. Cela n’est pas évident lorsque la peur, l’angoisse et l’incertitude semblent se propager plus vite que le virus lui-même. Néanmoins, nous sommes des disciples du Prince de la Paix. Que nous vivions dans un contexte rural ou urbain, notre prière est que nous soyons des artisans de shalom dans chacune de nos communautés.

 

Article de Matthew Krabill paru dans Christ Seul du 16 déc 2020

 

NOËL QUAND MÊME

 

Il n’y a pas de concert de Noël cette année. Pas de marché de Noël, pas de retrouvailles autour d’un verre de vin chaud, pas de grande tablée. Chacun est prié de garder son masque, ses distances et de vite rentrer chez lui.

DÉCEMBRE TRISTE

De toute manière, le coeur n’y est pas. Noël est la fête des jours heureux. Cette année, il y a trop de mauvaises nouvelles. Trop de malades et de morts, trop de difficultés économiques et de pauvreté, trop d’incertitudes. Fléau supplémentaire, le terrorisme islamiste choisit cette période de fragilité pour frapper à nouveau et répandre l’horreur, jusque dans une église.

Que peut-il bien rester de « la joie de Noël » ?

ET S’IL RESTAIT L’ESSENTIEL ?

Cet Avent sombre et anxiogène s’impose à nous. Puisque nous devons renoncer à l’insouciance, à l’ambiance joyeuse et affairée des préparatifs qui baigne habituellement la fin d’année, nous pouvons faire le choix de ressasser nos regrets, ou celui d’accueillir ce temps tel qu’il se présente. Revisiter l’Avent pour y trouver, peut-être, un autre chemin vers la crèche de Bethléem. Un chemin plus calme, plus humble. Plus proche de celui parcouru par Marie et Joseph ?

CHOISIR LA CONFIANCE

Comme les fiancés du confinement, comme les candidats au baptême, comme nos frères et soeurs endeuillés cette année, qui ont décidé, malgré tout, d’aller de l’avant et ont découvert des trésors de bénédiction dans des célébrations simplifiées (p.22), nous pouvons choisir de faire confiance à notre Dieu. La créativité (p.19) et le savoir-faire numérique acquis cette année peuvent permettre de vivre une forme de partage.

Et si cet Avent 2020, dépouillé de ses fastes, permettait de retrouver l’essentiel : Jésus ? (p.12) La rencontre avec notre Sauveur constitue bien la véritable raison de nous réjouir à Noël (p.16). Cette joie, personne ne peut nous l’enlever.

VEILLER ET PRIER

Notre pays connaît, en cette fin d’année, une accumulation d’épreuves et traverse une des périodes les plus sombres depuis le début du siècle. Le pire serait que le sel perde sa saveur1 . Certainement, aller de l’avant signifie aussi, et d’abord, nous mettre à genoux et intercéder auprès de Dieu.

« Joyeux, levez les yeux au ciel : Voici venir Emmanuel ! »

Sylvie Krémer, éditions mennonites

Le contexte actuel a tendance à faire voler en éclat nos certitudes et nos espoirs. Et comme si les inquiétudes sanitaires ne suffisaient pas, la menace terroriste refait surface, les tensions et craintes politiques internationales se confirment… 

Y a-t-il, aujourd'hui, quoi que ce soit dont nous puissions être sûr ? Et y a-t-il quoi que ce soit que nous puissions espérer, pour demain ? 

Avec la deuxième vague de l’épidémie, les restrictions nouvelles qui s’imposent, les incertitudes grandissent, à tous les niveaux, pour demain, que ce soit pour notre monde, pour l’économie, pour notre santé ou celle de nos proches… 

Nous avons pourtant, en tant que croyant, une assurance et une espérance à proclamer et à vivre. Une assurance et une espérance qui ne dépendent pas des circonstances mais de Dieu seul. Un des textes bibliques du jour pour ce dimanche nous le rappelle avec force :

1 Jean 3.1-3

1Voyez à quel point le Père nous a aimés : nous sommes appelés enfants de Dieu, et nous le sommes réellement ! Si le monde ne nous connaît pas, c'est parce qu'il n'a pas connu Dieu. 2Très chers amis, nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n'est pas encore clairement révélé. Cependant, nous savons que quand le Christ paraîtra, nous deviendrons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. 3Toute personne qui place son espérance en lui se rend pure, comme Jésus Christ lui-même est pur.

Il est intéressant de noter, dans ces quelques versets, la façon dont l’apôtre Jean évoque notre situation de croyant, aujourd’hui. Il la décrit dans une tension, entre ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas encore, entre ce que nous savons et ce qui n’est pas encore clairement révélé. Cette tension est le lot de tous les croyants. Et la question est celle de l’articulation entre l’assurance et l’espérance. 

  • Notre assurance : nous sommes enfants de Dieu. 
  • Notre espérance : nous deviendrons, demain, semblable au Christ. 

Mais ce que nous serons alors reste, en bonne partie, mystérieux : “Nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n'est pas encore clairement révélé.”

Nous retrouvons cette tension, évoquée tout à l’heure. Ici, grâce à la métaphore de l’enfant. Nous sommes enfants de Dieu. C’est merveilleux ! Mais nous ne sommes que des enfants de Dieu, des filles et des fils de Dieu en devenir. 

Est-ce qu’un enfant sait quel adulte il sera ? Il a des souhaits, des rêves… mais il est bien rare que ces rêves se réalisent. Repensez à ce que vous vouliez être quand vous étiez petits. Moi, je voulais être conducteur de locomotives, pour faire des manoeuvres dans les gares ! C’est raté… 

Mais en même temps, ces rêves sont des moteurs qui nous poussent à grandir. Ils évoluent : on n’en reste pas à nos rêves de petits enfants. Mais ce sont nos rêves et nos ambitions qui nous font élaborer des projets, qui nous motivent à nous former, qui nous poussent à grandir et qui font de nous les adultes que nous devenons. 

Peut-être, finalement, devrions-nous plus concevoir notre assurance comme un émerveillement et notre espérance comme un rêve d’enfant !

J’ai l’impression qu’on a trop souvent tendance à penser l’assurance et l’espérance comme si elles étaient presque extérieures à nous-mêmes, comme s’il s’agissait de pures éléments objectifs : l’assurance c’est que celui qui croit en Jésus-Christ sera sauvé ; l’espérance c’est que le Christ revient pour établir son règne. Même en citant Jean 3.16, ça reste un peu froid, clinique.

Evidemment, tout cela est vrai. Mais qu’est-ce que ça veut dire pour moi ? On réduit trop souvent l’assurance à l’assurance du salut (ouf, je suis sauvé !) et l’espérance à l’espérance de la vie après la mort ou du retour de Jésus. Ce texte resitue l’assurance et l’espérance comme des impératifs existentiels, dans la tension féconde inhérente à tout enfant de Dieu. On doit penser l'assurance et l’espérance de façon plus personnelle. Et pourquoi pas, en effet, penser l’assurance comme un émerveillement et l’espérance comme un rêve d’enfant !

La sortie d’Emmanuel Macron sur les Amish a, étonnamment, suscité pas mal de réactions. Difficile de savoir si la petite phrase était préparée d’avance où si elle lui est venue en direct. En tout cas, c’est intéressant de voir qu’un signifiant religieux est venu colorer ce débat sur l’implantation, ou non, d’une nouvelle technologie sur le sol français.
Un verbatim s’impose pour commencer : « La France va prendre le tournant de la 5G, parce que c’est le tournant de l’innovation. J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas au modèle Amish. Et, je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine ».

Je me sens forcément concerné par cette sortie, car les Amish appartiennent à la mouvance Mennonite, à laquelle j’appartiens moi-même. Il en représentent, certes, une aile très particulière, mais je partage avec eux certaines convictions. A vrai dire, cela m’a plutôt retenu d’intervenir dans le débat, au départ. Ensuite, mon ami Francis Godard, m’a encouragé à dire quelque chose sur les enjeux de la 5G, donc je me suis décidé.

A propos des Amish

Commençons par les Amish. Plusieurs personnes ont souligné qu’ils n’étaient pas, par principe, hostiles à l’innovation technique, mais qu’ils cherchaient à en peser, collectivement, les effets sur la vie sociale, avant d’adopter ou non une technologie. On en ferait presque un modèle de démocratie technique ! Il ne faut pas non plus exagérer. Il s’agit d’une micro-société patriarcale bien plus que d’une démocratie. Et il est vrai qu’ils ont quand même un apriori négatif par rapport à toute innovation technique.

Cela dit, j’ai eu l’occasion de visiter (comme touriste religieux, si on veut) des communautés Amish aux Etats-Unis. Et il ne faut pas imaginer qu’ils vivent dans la misère et la frustration. Ce sont des gens plutôt bien dans leur peau, qui ne dédaignent pas le confort et qui vivent des tensions dans leur vie collective qui ne m’ont pas paru plus graves que celles que nous connaissons tous.

Au fond, ils me semblent porteurs d’une idée plutôt intéressante : ce n’est pas l’objet technique qu’il faut examiner en tant que tel, c’est le mode de vie dans lequel il s’insère qui importe, et la manière dont il va peser sur ce mode de vie (il faut, en effet, raisonner dans les deux sens : les modes de vie existants et les objets techniques qui s’y insèrent agissent réciproquement les uns sur les autres).

Et Dieu dans tout ça ?

Qui n'a pas subi, même indirectement, les effets de ce nouveau virus ? Certains d'entre nous ont perdu des proches, d'autres leur emploi, beaucoup sont gagnés par la peur. Rien n'est vraiment tout à fait comme avant.

On peut s’interroger

Que fait donc le Dieu des chrétiens dans ce temps d'épidémie ? Est-il même au courant que quelque chose de tragique se passe dans le monde des humains ? Et s'il est au courant, comment comprendre qu’il n’agisse pas ? Est-ce parce qu’il n'est pas aussi puissant que ce que les chrétiens prétendent ? Ou alors, s’il est capable de faire quelque chose mais que nous ne voyons rien changer, est-ce parce qu’il ne s'intéresse pas sincèrement à nous ? Serait-il un dieu indifférent à nos douleurs, pas très intéressé par nos affaires ? En clair : soit le Dieu des chrétiens n’est pas « bon », soit il n’est pas « tout-puissant » !

Des questions normales

La présence du mal et de la souffrance soulève naturellement notre révolte. Nous aimerions que le mal ne fasse pas partie du monde ; la souffrance et la mort nous paraissent inacceptables. Le Dieu des chrétiens pourrait-il se montrer et s'expliquer ? Or, il reste absent. Vraiment ? Dieu serait-il absent quand on a besoin de lui ?

De Church and Peace - Secrétariat International
Church and Peace est le réseau interconfessionnel et européen des communautés, Églises et organisations pour qui le témoignage en faveur de la paix est l'une des caractéristiques essentielles de l'Église de Jésus-Christ.
« Tous ensemble pour relancer l'Europe » -

Wethen, le 30-6-2020. L'Allemagne assurera dès demain, du 1er juillet au 31 décembre 2020, la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. À cette occasion, Church and Peace, le réseau européen d'Églises pacifistes, rappelle que Dieu nous garantit dans la Bible que nous vivrons en sécurité – sans armes. Le réseau exige des mesures concrètes pour renforcer le rôle de l'Europe en tant que « puissance de paix ».
« Je briserai l'arc, l'épée et l'armure dans le pays et je les ferai vivre en sécurité. » (Osée 2,20)

Cette garantie s'applique également à une « Europe forte », puisque l'Allemagne s'est fixé comme objectif pour sa présidence du Conseil de l'UE la devise « Tous ensemble pour relancer l'Europe ».
Les membres et amis de Church and Peace s'engagent depuis des décennies pour la paix, la réconciliation, les réfugiés et la justice climatique dans toute l’Europe.
La pandémie du Covid 19 nous l'a une fois de plus fait comprendre :
- Les crises nous touchent tous - dans le monde entier.
- Les crises nous touchent tous - mais les personnes "en marge" (également en Europe) sont les plus touchées.
- Les crises nous touchent tous - et la sécurité commune ne peut être garantie par les armes.

Ce nouveau Dossier qui vient de paraître aux Éditions mennonites, nous intéresse tous : soit parce que nous ne sommes pas (encore) membres de l'Église, soit parce que nous sommes membres et avons aussi besoin de réfléchir à ce que cela signifie.

Écrit à 2 voix par Lucile Anger et Michèle Sommer, ce dossier est accessible et pertinent. À consommer sans modération !

Le pain de vie et les miracles de la Bible (prédication d'Antoine Nouis du 14/6/2020)

Lire Jn 6.51-54,60,61

J’ai associé les versets 60 et 61 à l’évangile du jour, car ils vont nous aider à comprendre le récit.

C’est la seule fois dans les évangiles que l’on voit des disciples quitter Jésus. Je me suis longtemps demandé ce qu’il y avait de dur à entendre dans le discours de Jésus sur le pain de vie. Je me souviens avoir noté dans un cahier dans lequel j’écris mes réflexions bibliques et spirituelles qu’il devait être difficile pour les disciples de penser qu’ils ne sont pas maîtres de leur vie, ou alors qu’il était pour eux scandaleux que d’imaginer devoir manger la chair de Jésus, mais ces réponses ne me convainquaient pas pleinement. Un jour, j’ai trouvé une autre réponse que je souhaiterais vous faire partager. Pour entendre cette autre réponse, il faut inscrire le départ des disciples dans l’ensemble du chapitre 6 de l’évangile de Jean que je résume ainsi.

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